La colère parle
La colère est un processus d'expression de soi souvent négligé. On la refoule, on la repousse dans les profondeurs d'où elle est venue. On se sent coupable. Coupable de quoi? De ressentir? De dire, voire de gueuler? D'être vivant, quoi...
Dans un monde où ce que nous sommes est opprimé par les visions de masse et les faux désirs que nous impose l'industrie, la colère nous est pourtant aussi essentielle que l'eau et l'air. Nous sommes des êtres de conscience et nous nous tenons, inconscients, dans les marges de l'être. Nous croyons vivre. Nous aspirons du monoxyde de carbone comme si c'était normal. Nous aspirons des publicités comme si c'était pour cela que nous sommes venus au monde. Nous ne pensons plus, nous sommes pensés. Nous n'agissons plus, nous sommes agis. Et pas seulement pas les autres ou par les multinationales, non : nous sommes agis par ce qui se meut à l'intérieur de nous et à quoi nous ne laissons pas de place pour s'exprimer.
La colère, dans ce contexte, devient salvatrice. Elle ouvre la porte à quelque chose de vrai. Le réel s'échappe et nous surprend par la violence de son surgissement. Il s'empare de nous et nous force à agir, enfin, dans le sens de ce que nous sommes. Il nous fait dire NON. NON à ce qui nous heurte, NON à ce qui nous emprisonne, NON à ce qui n'est pas nous et que nous sommes forcés d'être. La colère nous fait devenir ce que nous avons à être.
Devenez vous-mêmes dès maintenant. Mettez-vous en colère.
la colère libère
la colère libère le poète
la colère libère le poète en nous
Geneviève Lévesque
Écrivain et artiste de la scène en littérature
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